Affranchis des codes architecturaux classiques, les Hauts de Belmont se faufilent avec sophistication dans une continuité louvoyante qui épouse parfaitement les contours de la parcelle. Enroulé autour du Cèdre de l’Atlas, l’édifice aux lignes épurées joue l’élégance dans la sobriété. Ses façades de terre cuite sablée couleur brun projettent le bâtiment dans une contemporanéité raffinée qui dialogue sans fausse note avec son environnement. Comme un ancrage à la terre, cette teinte chaude et naturelle lui offre une belle assise, exempte de pesanteur.
Afin d’appuyer l’effet de socle, le choix de l’horizontalité s’exprime ici jusque dans le calepinage avec un joint vertical d’une extrême étroitesse associé à un joint horizontal en creux à l’épaisseur forcée. Illusion d’optique réussie qui étire les lignes en douceur… Comme par magie également, les concepteurs sont parvenus à faire disparaître le disgracieux transformateur électrique, ingénieusement camouflé dans un volume de terre cuite fondu dans le bâti. Afin d’animer ce monolithe sans ouvertures, des modules de briques ont été positionnés en saillie, comme jetés fortuitement sur la paroi. Telle la partition d’un orgue de barbarie, la composition vient bousculer la façade, écartant dans un jeu d’ombres et de lumières tout risque de monotonie. Un spectacle que l’on croirait orchestré par la sculpture rouge flamboyant signée James Colomina surplombant le programme. Magnifique balise artistique en forme de point final de l'œuvre.